L'intelligence artificielle, pour des terres plus saines

2 mai 2022

L'intelligence artificielle, pour des terres plus saines

Et si c’était possible de nettoyer la planète grâce à l’intelligence artificielle ? Autrement dit, de la rendre propre de la surface à la nappe phréatique, mieux comprendre la composition du sol et des eaux souterraines, en déterminant la contamination et en posant le bon diagnostic et les solutions adéquates permettant le retour à un milieu sain. En fait, nous y sommes. 

Ce printemps, Daniel Fortin et l’équipe d’AITera lancent l’application WatREM², un outil de collaboration et d’aide à la décision de nouvelle génération axé sur la décontamination des sols et des nappes d’eau souterraines. L’alimentation en données sera soutenue par les objets connectés dans le cadre du jumeau numérique environnemental en cours de conception.

Des idées de grandeur

Daniel Fortin est à l’aube de la retraite, quand l’idée lui tombe pratiquement dessus. En 2014, son partenaire technologique IBM lui propose de se rendre à New York lors de l’annonce du célèbre système Watson, un outil d’intelligence artificielle (IA) offrant la possibilité d’améliorer la prise de décision dans des domaines divers, principalement au niveau de l’oncologie. 

L’évidence s’est alors imposée à l’ingénieur ; si un tel système fonctionne pour traiter le cancer des humains, il est possible de croire qu’il en serait de même pour celui de la Terre. 

C’est ainsi qu’AITera se prépare déjà en 2016 à répondre au besoin, supportée par des partenaires clés ; Arcadis, Université Laval et IBM. Par contre, les ambitions de l’entreprise sont trop grandes, les technologies évoluent trop rapidement pour les organisations et l’équipe n’a d’autres choix que de se tourner vers de nouveaux collaborateurs pour propulser son idée. 

Pour Daniel, les intentions du projet sont dès lors très claires ; redonner une santé à la terre pour permettre à ses habitants de mieux vivre, et surtout, de laisser sa marque, une forme d’héritage à ses enfants et petits-enfants. Parallèlement, il souhaite aussi offrir les moyens nécessaires aux joueurs du secteur de s’impliquer et de partager leurs connaissances et créer la plus grande communauté d’expertise. Tout ça, grâce à la mise sur pied d’un système mondialement reconnu et alimenté. Rien de moins.

WatREM, c’est pour maintenant !

L’application WatREM fonctionne à la manière d’un moteur de recherche. Après avoir extrait les rapports d’analyse du site contaminé dans l’outil, celui-ci puise dans son corpus, dans sa base de données, pour répertorier toutes les informations utiles à la future décontamination. L’intégration d’un « Marketplace » en amont permet une collaboration soutenue entre les différentes parties prenantes favorisant les affaires électroniques.

La force du système réside évidemment dans ce corpus (catalogue) de connaissances mondiales, constamment mis à jour avec l’ajout d’articles de recherche, de rapports environnementaux, de cas de décontamination déclarés, etc. Au total, ce sont donc plusieurs millions de documents répertoriés qui permettent de déterminer avec justesse les meilleures méthodes de décontamination selon l’évaluation initiale du site contaminé. Le tout, intégré dans un environnement de gestion de projet impliquant l’ensemble des acteurs touchés par le processus de réhabilitation des sols. 

De plus, le volet « intelligence artificielle » ne se traduit pas uniquement par la capacité de WatREM² à repérer les bons mots clés parmi des milliers de documents, mais également par l’intégration du module de réflexion et de raisonnement. 

La plateforme sera disponible en cinq langues, soit le chinois, l’allemand, l’espagnol, le français et l’anglais. 

Traction, pour mieux communiquer

Faisant partie de la première cohorte du Programme TRACTION issu de la collaboration entre LE CAMP et Entrepreneuriat Laval, Daniel Fortin a apprécié particulièrement son cheminement l’ayant amené à mieux structurer le volet communication d’AITera. Il a appris à mesurer le poids des mots, ainsi qu’à mieux articuler son message pour s’assurer d’être entendu à la fois par les gens du domaine, mais également par le public.

Les ateliers touchant le volet stratégique lui ont été d’un grand support, l’amenant à reconnaître l’importance d’une mission forte, d’une vision claire, mais surtout, des orientations stratégiques. De fait, les rencontres axées sur les objectifs, les résultats clés et le leadership lui ont permis de peaufiner la vision de l’entreprise, de la simplifier et de la clarifier, tout en remettant les valeurs fondamentales de l’avant. Son positionnement s’est concrétisé au fil des rencontres et Daniel a renforcit sa conviction du besoin d’une propriété intellectuelle forte et bien protégée. 

L’accompagnement, mais surtout l’échange d’idées au sein du groupe d’entrepreneurs fut très apprécié par l’ingénieur. 

La suite pour AITera

Avec déjà plusieurs clients internationaux et mondiaux ayant piloté l'application de base, l’entreprise AITera basée à Québec ne cesse de gagner du terrain. L’outil d’aide à la décision suscite beaucoup d’intérêt, notamment en Chine où la présence de sols contaminés engendre des problèmes de santé notoire chez les habitants et l’opportunité de s’implanter dans le projet de la route de la soie touchant de nombreux pays. 

Dans un futur proche, Daniel Fortin espère démocratiser l’outil, rendre l’information accessible sur leur environnement, leur milieu de vie au public afin que tous puissent consulter les informations relatives à leur secteur. Un rêve qui semble prendre forme ces derniers mois.

L’entreprise poursuit sa mission de soutenir les activités de décontamination pour la santé de la planète et ses habitants et il est fort à parier que nous entendrons parler d’AITera prochainement, grâce à plusieurs projets au sein de la Ville de Québec.